Tu vois, le film de Cinéma, Kodak en produit des tonnes, parce qu’il ont des accord de précommande avec Hollywood. Le problème, c’est que ce film n’est pas exactement le même que celui fabriqué pour nos appareils photos : Il possède une couche anti halo plus important, appelé Remjet, qui protège le film lors de son passage à haute vitesse dans les caméra de cinéma. Cette couche anti-halo empêche son développement par des labo photos classiques, puisqu’il faut utiliser un processus chimique particulier pour la dissoudre. Le film de cinéma se développe normalement dans la chimie ECN-2, et le film photo dans la chimie C-41.
Cependant, au delà de cette couche de Remjet, ces film ne sont pas si différent. Ce que fait cinestill est simple : Il retire simplement la couche de Remjet avant de conditionner ta pellicule en cartouche, rendant, de fait, le film développable en chimie C-41 par ton labo de quartier. Techniquement, ça reste toujours du traitement croisé et il y a quand même des désavantage à développer un film cinéma en C41, notamment au niveau du grain et de la dynamique du film, mais tu obtiens quand même des images. C’est ce qui permet à Cinestill de proposer sa 800T, basé sur la Kodak 500T, et la 50D, basé sur la Kodak Vsion 3D.
Il y quelques temps, Cinestill a annoncé la Cinestill 400D, la présentant comme “une toute nouvelle émulsion”, et “absolument pas de la Kodak Vision 3 250D où l’on aurait nous même retiré le RemJet, voyons, vous n’y pensez pas tout de même, oh !”
Mais quand on ouvre la boite, on est accueilli par cette phrase qui indique qu’il s’agit bien d’une émulsion ECN-2, et donc, forcément basé sur la Vision 3 de Kodak.
La seule différence entre la 400D et les autres film de la marque, c’est que le Remjet n’est pas enlevé par Cinestill, il n’est simplement pas appliqué par Kodak en sortie d’usine. Pour le reste, il s’agit bien de Kodak Vision 3 250D.
Mais voilà : Aujourd’hui, il est de plus en plus facile de se procurer des rouleau de film de cinéma non modifié, chez beaucoup de labo comme Nation Photo ou de bobineur indépendant comme Cinepocket, bien souvent pour moins cher que chez Cinestill. On trouve également des kit de développement ECN-2, chez Belini ou Cinestill, et de plus en plus de labo proposent le développement ECN-2 pour le même prix, ou a peine plus cher que le C41.
Reste-t-il alors encore un avantage à payer de la Cinestill au prix fort ? Ne vaut-il mieux pas shooter directement de la Vision 3 sans modification pour un meilleur rendu des images ? Pourquoi n’as tu pas encore acheté un de nos T-shirt de notre collection pour les fan de photo argentique ?
Si tu te pose ces question, ça tombe bien, parce qu’on va y répondre de suite dans une longue session de street-photo à paris, ou j’ai shooté le même jour une Cinestill 400D et une Vision 3 250D, dans mon Canon A1. Les deux pellicules ont été développé dans leur chimie native, l’ECN-2, et scannées par Carmencita Film Lab, que je remercie au passage pour leur aide dans la réalisation de cet article, sur le même Scanner Frontier, pour pouvoir comparer au mieux les rendus des photos, et voire si Cinestill nous arnaque avec ces pellicules !
Cinestill 400D
Kodak Vision 3
Bon au final, c’est vraiment le même film sans être le même film, et le fait qu’il n’y ait pas de couche anti halo change quand même pas mal le rendu, notamment dans les hautes lumière.
Personellement, je trouve la Vision 3 beaucoup plus précise, là où l’absence de couche anti-halo sur la Cinestill rend les hautes lumière beaucoup plus brouillonne: on retrouve un fort effet « d’halation » autour des texte et bordures blanche, et de manière général partout où la lumière est un peu trop forte. J’ai l’impression que ça joue aussi sur la dynamique du film, et que la Cinestill encaisse un peu moins les hautes lumières.
Sur le reste, et notamment au niveau des couleurs, c’est franchement très proche, ce qui est assez logique puisque c’est le même film. Attention cependant, si tu fais développer ta Cinestill dans du C41, tu n’auras pas exactement les même couleur que dans de l’ECN2 : même si les procédés sont proches chimiquement, ça reste du traitement croisé et les couleurs comme le grain seront affectés : En général; le grain de la Cinestill en C41 est beacoup plus présent.
Résumons :
- Les deux films sont très proche, surtout développé dans la même chimie. Avec le développement ECN2 qui devient disponible un peu partout, ce serait dommage de ne pas faire développer le film dans sa chimie original.
- Dès lors, à moins de vraiment aimer l’effet de halo de Cinestill, il n’y a pas vraiment de raison de shooter de la Cinestill plutôt que de la vision 3, que l’on trouve bien souvent pour moins cher, puisqu’elle coûte en moyenne autour de 10€.
- Finalement, la seule raison de continuer avec Cinestill (au delà de l’effet de halo) c’est si tu n’as aucun moyen de faire développer tes pellicule en ECN2 (si ton labo local ne le fait pas et que tu ne veux pas envoyer tes films par la poste, par exemple.
Autrement, je ne vois aucune raison de se priver de la richesse, et de la finesse du grain de la Kodak Vision 3 originale, surtout au tarif où on la trouve aujourd’hui. En tout cas, j’ai fait mon stock de mon côté, et je ne suis pas prêt de changer de pellicule pour la photo couleur…
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