« Boites aux (belles) lettres »
« le temps de me dire ‘comment vais-je l’écrire?’, le temps de prendre une plume, le temps de la tailler…
et le temps est venu, où tu ne m’aimes plus… » (Jacques Brel).
On ne s’écrit plus guère, de nos jours. Je veux dire en vrai : papier à lettre, bille ou plume, enveloppe dûment affranchie, courir à la boite aux lettres, où est-elle déjà ?
Pas si loin, souvent. Y a même une App pour la localiser sur Map…
Elles semblent désuètes, souvent marquées par le poids des ans, mais elles sont toujours là, fidèles, à attendre nos missives… Pour combien de temps encore ?
Vivront-elles la triste disparition des cabines téléphoniques ?
En sens inverse, on croise de plus en plus de boites à livres, initiative de partage, d’économie circulaire, et de résistance face à la société de surconsommation.
Prenons le temps de flâner, de feuilleter, de partager. Parfois de se libérer d’un trop plein d’ouvrages dans sa bibliothèque. Prenons le temps de vivre, de s’écrire, pour de vrai.
Alors pour ce défi, modeste évocation du travail documentaire de Bernd et Hilla Becher, j’ai choisi de parcourir les quartiers environnants à pieds et de croiser la route, et les vues, des boites à livres et des boites aux lettres, bref « des boites aux belles lettres ».
Mon Miranda Sensorex EE avec un viseur de poitrine, et un objectif Miranda E 28mm f2.8 m’a semblé le bon combo pour accueillir la pellicule Adox HR50, et pour assurer sur cette série le cadrage frontal à hauteur de b.a.l. en captant un peu du contexte urbain, qui sera bientôt daté.
L’objectif a induit un vignettage inattendu, mais qui renforce je trouve l’ambiance un brin nostalgique de ce parcours.
@emgk : comme pour quelques autres boitiers, j’ai découvert le Miranda Sensorex par la vidéo que tu lui avais consacré il y a qqs années, et j’ai maintenant 3 ou 4 boitiers de cette marque disparue, au look désuet et carré, comme des boites aux lettres ! 😉
2 Responses
Merci pour ta série & le beau texte qui va avec.
Les boîtes aux lettres de disparaitront pas comme les cabines téléphoniques, les cartes postales vont les sauver :).
Hello,
Inspiré par Bernd et Hilla Becher ? Le sujet des boites que l’on voit (encore) dans l’environnement urbain est bien trouvé. Cette série donne matière à réflexion.
Voici ce qu’en dit Photo Series (ChatGPT) :
Le fil conducteur de la série est l’accent mis sur les boîtes aux lettres, encadrées par des végétations envahissantes ou des éléments architecturaux variés. Chaque image présente ces objets comme des témoins d’un lieu, souvent abandonnés ou négligés, mais toujours présents. Les boîtes aux lettres deviennent des personnages silencieux dans un paysage urbain déserté. La répétition de ces objets dans différents cadres crée une cohésion visuelle forte et unifie la série.
Les compositions sont simples et directes. L’utilisation du noir et blanc permet de jouer avec les textures — la rugosité du béton, la douceur des feuillages ou encore le métal rouillé des boîtes. Dans la première image, par exemple, les plantes grimpantes envahissent une boîte aux lettres, tandis que dans d’autres, l’objet se dresse de manière isolée dans un espace vide, créant un contraste entre la nature et l’urbanisation. Le cadrage assez serré et la faible profondeur de champ renforcent l’aspect intime et contemplatif de chaque scène.
Les boîtes aux lettres apparaissent souvent vieillies, usées par le temps, et sont entourées par des végétations qui les envahissent peu à peu, symbolisant le passage du temps et l’érosion des infrastructures humaines. La texture granuleuse du noir et blanc renforce cet aspect brut et ajoute une dimension nostalgique aux photos.
L’originalité de la série réside dans le choix du sujet : capturer des objets banals et fonctionnels tels que les boîtes aux lettres sous un angle presque poétique. En les isolant dans leur environnement quotidien, le photographe transforme ces objets en œuvres d’art silencieuses.