Un projet fou : Le Polaroïd Polachrome

Qui n'a jamais rêvé d'un système qui permette d'avoir ses photos argentiques directement, sans passer par la case labo ? Un monde ou la pellicule est développé juste à la sortie du boitier ? Où les images positives sont immédiatement accessibles et projetables ? Telles était les promesse de Polaroïd et de sa gamme Polachrome, et c'est ce dont on parle aujourd'hui.

En errant sur Internet, j’ai découvert ce produit étrange de la marque américaine : une pellicule diapositive à développement instantané. Le PolaChrome est en réalité un dérivé du système Polavision, un film pour vidéo a développement instantané, lancé en 1977 mais rapidement discontinuité en 1979 suite à un cuisant échec commercial. C’est sur les ruine de ce projet que nait, en 1983, le PolaChrome.

Le système est plutôt simple : Chaque “pack” contient un film et un pack de chimie développement. Une fois le film shooté, on utilise une développeuse automatique, qui permet la révélation rapide du film en pleine lumière, sans chambre noir ni matériel spécialisé.

Bien évidemment, après avoir lu toute ses infos, je me devais de tester par moi même. J’ai donc écumer internet pour me procurer la développeuse, relativement facile à trouver pour peu cher et le système de montage des diapositive. Le plus difficile à trouver, comme souvent avec les produits Polaroïd anciens qui ont leur base de fan, ont été les consommable.

Bon, il ne faut pas se mentir, le film accuse son âge, mais, pour être honnête, je m’attendais à bien pire. La latitude est cependant très faible : je ne sais pas si la péremption a joué, mais malgré des condition d’exposition assez neutre, le moindre contraste dans les images a totalement bouché les ombres.

Je pense également que j’aurais pu pousser encore un peu le film au développement, 4 minute reste peut être un peu court, sur le prochain rouleau, je tenterais un développement un peu plus long pour tenter de récupérer du détails dans les ombres.

Au niveau des couleur, le film a pris une forte teinte magenta dans les hautes lumière, et verte dans les ombres. J’ai corrigé un peu les image sous Lightroom, et l’on récupère cependant des photos pas trop mal, même s’il faut en accepter le côté brut et “lomographique” . Le grain est également très présent sur les scan.

Tu peux remarquer aussi une sorte de trame sur les scan des images, des lignes parallèle sur le film : c’est l’un des gros défaut du PolaChrome, qui est très difficile à scanner, en conservant la qualité : C’est loin d’être un film à haute résolution, et déjà à l’époque, il était déconseillé d’en faire des agrandissement et tirage au dela du 15×20. Autre défaut, la fragilité du support, qui le rend assez sensible aux rayures. La péremption du film n’a en plus rien rien arrangé à ce défaut.

Une chose est certaine, le PolaChrome n’a jamais été pensé pour être numérisé, ni tiré sur papier ou aggrandi, mais bien projeté.

Le Polachrome aujourd’hui.

Bien sûr, le Polachrome n’a plus aucune utilité aujourd’hui. Nous avons un processus de développement instantanée plutôt sympa et qualitatif qui s’appelle l’appareil numérique. Sauf pour des expérimentation artistique, le Polachrome n’a plus sa place, ce qui explique que le produit est discontinué depuis 2003.

Cependant, je ne peux m’empêcher de trouver le concept particulièrement ingénieux et fun, tout en restant très simple d’utilisation. A l’époque, le Polachrome avait plusieurs usages ; les photographe pro s’en servait par exemple pour tester une installation de lumière avant un shoot, par exemple, car on pouvait rapidement développer et projeter la diapo sur le plateaux ou dans le studio. Les entreprises et conférencier l’utilisait pour mettre a jour les présentation diapositives, grands ancêtres des PowerPoint, rapidement et parfois en déplacement. Et l’amateur pouvait développer ses diapositive avant même de rentrer de vacances ! Le fait que les pellicules pouvaient être utilisé dans n’importe quel appareil 35mm était un véritable avantage, et l’ensemble du système reste très simple d’utilisation. Les films étaient disponible en 12 et 36 poses, pour répondre à toute utilisation.

Il y a cependant aujourd’hui très peu de chance de voir le système renaître, par manque de marché. Cela devient pour le coût très coûteux : Si la développeuse se trouve facilement pour une vingtaine d’euro, les deux pellicules que je t’ai présenté m’ont coûté chacune 40€, et ce sont les seules que j’ai trouvé sur les plateformes de vente française… En plus, tous les films que tu vas trouver seront forcément périmés d’au moins 20 ans, et les résultats forcément très aléatoires.

Au final, je ne peux pas vraiment te conseiller le PolaChrome, sauf pour le plaisir de faire l’expérience du système. Je voulais faire cette vidéo pour garder trace du procédé, que je trouve particulièrement inventif, mais la difficulté de se procurer des consommables aujourd’hui, sans compter leur prix, rend l’expérience difficilement accessible, comme pour la plupart des produit Polaroïd discontinué : Même si les technologie moderne comble le besoin occupé auparavant par le PolaChrome, je trouve toujours étrange de voir comment certaines inventions finissent par disparaître, avec le savoir qui y ait attaché. Qui sait, peut-être un jour, il y aura un nouveau besoin pour le Polachrome ?

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